Immersion dans la lumière

J'ai vécu cette expérience de lumière,  en novembre 1984,  lors d'un accident de voiture. J'en ai beaucoup parlé  dans les mois qui suivirent, en riant, car je ne pouvais qu'avoir envie de rire ... de joie, en y pensant !  Par la suite,  j'ai constaté que les gens auxquels je m'adressais semblaient me regarder comme si j’étais folle… avec une moue compatissante, semblant dire : « Oh elle a reçu un coup sur la tête ! » alors je me retenais d’en parler.  Je me sentais, paradoxalement, très proche et en même temps très éloignée, pas entendue de ceux qui me côtoyaient ! Les gens qui auraient dû me comprendre, me semble-t-il, « les gens d’église » me conseillèrent de garder pour moi cette histoire. Il me semblait détenir quelque chose de gigantesque, mais que je ne pouvais dire à personne ! 

C’était donc le 26 novembre 1984. En début d’après-midi, je m’en souviens très bien, je prenais la voiture  pour me rendre au centre scolaire d’un village voisin. Je roulais sur la route de ma vallée avec mes deux fillettes de 3 et 4 ans, sur le siège arrière. Soudain..... je ne sais pas ce qui s'est passé … je n'ai pas ramené le volant de la voiture après le petit virage...

27 ans plus tard, j'en parle encore comme de la chose la plus extraordinaire qu'il me soit arrivé de vivre ! Bien sûr, je ne me souviens pas de ce qui s'est passé concrètement, l'ambulance, les enfants, l'hôpital, la commotion, la narcose et tout le reste. Ne me reste aujourd'hui qu'une vie complètement transformée et un niveau de conscience totalement différent sur le monde et sur ce qui s'y passe. Durant les premières années, il m'était impossible de trouver des mots pour traduire ce que j'avais vécu, tellement l'expérience est indescriptible et les mots limités. 
Alors, je me suis mise à l’œuvre. Pendant de nombreuses années, j'ai récolté des informations, des  témoignages, j'ai beaucoup lu et maintenant je peux en parler. Le plus difficile a été de mettre des mots sur des sensations d’immensité, d’espace illimité, de joie infinie. C’est difficile de me concentrer et de décrire d’une manière linéaire ce qui est en dehors du temps, de l’espace de la matière !    
Je n'ai pas vu de tunnel avec la lumière au bout, mais je me suis sentie aspirée ou projetée le long d'une corde incolore qui vibrait à une vitesse vertigineuse, impossible à décrire, pour arriver dans une lumière éclatante. Cela me fait penser à une fusée de feu d'artifice qu'on allume et qui se propulse dans l'espace pour éclater en une magnifique gerbe de lumière et d'étoiles. J'étais au milieu de cette lumière avec de nombreuses autres personnes décédées ou que j'ai rencontrées plusieurs années plus tard. Tout n'était que joie, rire, amour, bien être et lumière, lumière, lumière... Ensemble dans la joie !  Lumière, amour....Il y avait mon père décédé en 1960 et plusieurs personnes, perçues comme des entités lumineuses éclatantes que je n’ai rencontrées que bien des années plus tard.

Le "gardien" de ce lieu, St-Pierre, en toge blanche, longue barbe grise et queue de cheval grise, me demandait qui j'étais et ce que je faisais. Je lui dis qui j'étais et que j'étais là parce que j'étais morte. Alors, dans un énorme éclat de rire, il me dit: " C’est une farce ! C'est impossible de mourir, tu n'as pas assez vécu ! Tu n'as pas fait ce que tu dois faire sur terre. On ne vient pas ici seule, va faire le chemin avec les autres ! Amène de la joie là où tu vas. »
Une quinzaine d’année plus tard, en 1999,  il m’a été donné de rencontrer un certain Monsieur Gaston SAINT-PIERRE, canadien d’origine, venu en Suisse pour des séminaires de Métamorphose (toucher thérapeutique). Il m’a montré une photo de lui dans les années 80 et j’y ai reconnu mon St-Pierre, gardien de la lumière. Quand il a ri, j’ai reconnu le rire de mon gardien de lumière !

Je crois que c'est à cet instant que m'est apparu, ce que j'appelle aujourd’hui,  l'envers du monde : un filet ou un réseau de fils lumineux que j'ai nommé par la suite le réseau des pensées en connexion les unes avec les autres, se provoquant et se stimulant les unes, les autres, et au-dessous de ce réseau un gigantesque trou noir.

Ensuite, j’ai revécu ce que je pense être ma conception en voyant la rencontre de 2 énergies de lumières reconnues comme papa et maman, qui, en se rencontrant, donne  naissance à une troisième énergie lumineuse, qui comme une "lance" de lumière se  projette vers le bas et traverse 7 niveaux de vibrations différentes (à cette époque, je ne connaissais pas la théorie des chakras), avant d'être accueillie dans un "récipient" que je qualifierais de "doux" et qui pourrait être le corps. Le choix des mots n'est pas aisé ! Ces perceptions sont difficiles à traduire.
Cette expérience a complètement bouleversé ma vie, bien sûr ! Rien n'est plus comme avant. Ce n'était pas facile au début car mes perceptions s'étaient affinées et j'entendais penser les gens, je les sentais si fort que parfois cela m'était insupportable à gérer. Je ne savais pas comment faire pour leur parler, pour entrer en relation avec eux. J'avais acquis une énergie incroyable, une force si grande qui me paniquait souvent.... Je voyais le monde en profondeur et me sentais complètement isolée dans cette sensation. J'avais comme l’impression....d'être morte, d’être ailleurs mais en même temps là avec les autres.  
Alors a suivi toute une période de remise en question, de lectures multiples pour entrer dans la compréhension de ce qui m’était arrivé. J’ai développé mon intuition de manière gigantesque. J’ai eu la confirmation que j’avais franchi la porte de la mort mais … que la mort n’existe pas et, bien plus encore. J’ai eu durant plusieurs années des images en provenance d’incarnations antérieures et que je reconnaissais comme exactes.  Il en fut de même pour des prémonitions et certaines révélations du monde qu’on appelle subtil dont j’ai trouvé l’écho dans des enseignements connus.

J’ai suivi, dès 1989 plusieurs formations afin de clarifier mes perceptions, comprendre et intégrer ces phénomènes. Il s’agissait pour moi de pouvoir gérer ma sensibilité, poursuivre l’éducation de mes 3 enfants, même si j’avais si souvent envie de repartir vers cette immensité lumineuse. Oui,  il y a eu bien souvent des moments d’immense nostalgie voire de déprime. 
Pour concrétiser ce désir de responsabilisation, pour être en relation et surtout pour répondre aux conseils reçus d'en-haut, j'anime un petit centre de développement personnel dans le centre du Valais (Suisse) où les traditions religieuses sont encore bien en vigueur. Mais après avoir été considérée comme folle, auteur d’une secte et j’en passe, je me sens  bien dans ce que je fais car le souvenir et la sensation de cette lumière et de cet amour sont  toujours si forts en moi !
J’ai écrit durant près de 20 ans les éditos d’un petit journal mensuel  local pour y parler de la manière dont fonctionnent les pensées !  Pour me rappeler ce que j’ai vu et pour me permettre de comprendre ce monde illusoire, issu du mental.

Je parle de moins en moins de cette expérience, parce que l'essentiel c'est l'amour que je peux apporter et recevoir de ceux qui n’ont pas vécu cela. En découvrant  Noêsis, je sens un frisson me parcourir et c’est pour moi, une heureuse opportunité ! Peut-être que si j’avais entendu parler de vous plus tôt, ma vie eût été moins difficile après mon expérience et je me serais sentie moins seule ! Mais Noêsis existait-il déjà ? 

Marie-Antoinette